Plein Riche

le bel engin qui m'a secoué la pulpe collé au fond de mon cerveau

Plein Riche, Voltige

Cela faisait très longtemps que j'attendais ça. Vendredi j'ai accompli un rêve de gosse.

Rdv est pris avec Antoine C sur le tarmac de l'aérodrome de Morlaix. J'y suis bien en avance, Antoine est déjà là. On en profite pour faire plus ample connaissance. Ce charmant pilote qui va me faire voltiger en CAP 10 à la joie d'être un touche à tout du vol dont le parapente.

Autour d'un verre je lui expose ce que j'attends (voler sur le dos, une vrille, un truc comme ça,quoi...), il me fait un brief et me propose un vol "pédagogique".  Moi, dans ma petite tête de libériste j'assimile pédagogique à une approche des figures avec un pilote qui décompose et dire pourquoi ceci,pourquoi cela. Puis, comme parapentiste il commence à me parler d'un language qui m'est familier en m'expliquant que l'on va pouvoir retrouver des figures similaires. J'en énumère quelques unes: le décro (ça s'appelle pareil) le wing over, l'inversion (pas trop de changement,là non plus), l'hélico (ils appellent ça une vrille à plat) le Mac Twist (eux ils disent "tonneau déclenchée") et une dizaine d'autres noms de vrille et de tonneaux dont j'ai oublié le nom. Pour conclure le programme est posé:

"Bon Laurent, je te montrerai le décro et tu le reproduira.

- ah,ouais ! Direct,comme ça. Ok allons y !

- après on verra le wing over. Roulis, manche en avant,mélange plein riche...

- j'veux bien mais je ne suis pas sûr d'avoir tout bien compris pour le régime moteur ?  

- Ensuite on pourra faire une inversion, puis après je te fais un enchainement de vrille...et pour conclure on pourra se faire un huit Cubain ! "

Eh ! mais il me fait une musique là !? Je ne suis  peut-être pas prêt ? Le programme est trop alléchant pour être vrai. Pourtant... 

vol en formation

Un contre temps vient retarder le décollage. Nous peinons à récupérer un deuxième casque et une fois brêlé c'est auprès d'un pilote du tour de France des Jeunes pilotes en escale technique (vin d'honneur, en fait) que nous le trouvons. Cette présence implique la séquence qui va suivre.

On décolle vers le box qui se trouve à la verticale de la plage de Primel (Plougasnou) Les plagistes vont s'en prendre plein les yeux. Sur site un DR 400 zone dans le secteur et  Antoine me demande de l'aider à chercher, mais on ne cherche pas la même chose. J'en suis encore à chercher cet espèce de coucou qu'Antoine me dit de regarder en arrière le Morane-Paris (un avion à réaction quadriplace) qui vient se fixer à quelques mètres. Pour donner une image, si tu devais placer une boule de pétanque, elle arriverai dans le cockpit. en face. 

Impressionnant !!! 

Et on entame un virage en formation. Je suis sidéré et ce,n'est que plus tard queje réaliserai la chance d'avoir voler en formation. Un coucou aux voisins (c'est con,mais c'est surement la seule fois que je ferais coucou à un pilote d'avion à réaction, en vol !) car on va démarrer la séance de voltige. 

ça envoi du lourd

Comme prévu,Antoine me montre les phases du décrochage d'un Cap 10 et je comprends à la première ressource que je vais en prendre plein la gueule. Comme prévu aussi je prends le manche et j'amorce mon premier décro. Je garde un peu trop longtemps le manche et je suis un peu désaxé. Antoine me refait le speech, redécroche et me redonne la main. Mon deuxième décro est déjà mieux. On revient en palier et Antoine me propose de tester le roulis et la maniabilité de l'engin. Je tatonne et je lui fais comprendre que je ne suis pas chaud pour envoyer les wings.   

A partir de là je suis spectateur privilégié d'un grand show. 

Déjà les wings sont "over de chez over" avec des G en ressource qui me collent au siège. L'inversion est splendide mais la ressource est d'autant splendide. L'entrée de la vrille à plat est...Tonique ! 

"Tu vois, Laurent, quand on est dans la vrille c'est comme l'hélico en parapente.On est un peu désorienté à l'entrée et dedans c'est tout doux !  

- Arrrgh !!! tu ne m'avait pas parlé de la sortie!"

Puis s'enchaine une dizaine de vrilles, renversements sur l'aile, tonneaux... Moi Je souffle et je cherche à comprendre où je suis. Lui est dans l'application bien précise des procédures, nickel,no stess. 

Une pause s'impose

A l'issue de cet enchainement mon pilote reste en palier et me demande si je veux aborder le 8 cubain tout de suite. Je veux bien un court intermède avant de remettre ça,oui. Et puis zut, j'ai bien tenu jusqu'ici si j'en crois le programme ça ne va plus être long. Léger piqué,boucle, 1/2 tonneau et piqué, puis ressource monstrueuse. On remet ça. Pour finir, tonneau déclenché, une espèce de figure qui te décolle la pulpe au fond du cerveau. Ce n'était pas sûr de la mettre au programme mais ça faisait plaisir au pilote,pourquoi l'en priver ?

Retour sur le tarmac on refait le plein, on se salut et Antoine m'explique qu'on a pris jusqu'à 3,5 G et 1,8G en négatif. Je n'atterrirai que tard dans la soirée. 

Chapeau l'artiste. 

Plein riche, partage

Samedi et dimanche les trois clubs du département se sont rassemblés pour proposer un week-end baptême découverte. Une très bonne ambiance règne sur ces journées. Le samedi je fais voler 5 personnes dont une passagère qui aurai pu me percé un tympan tellement elle exprimait sa joie par une tonalité très féminine Un bon passager avec lequel je tape la discute et qui trouve vraiment sympa de voler le vent dans la face,lui qui vole "au moteur":

" au moteur ? Ulm ? Je lui demande

- Non, je suis pilote pro hélicoptère ,pour les liaisons plateformes pétrolières. me répond Seb. J'ai 2500h sur Dauphin et Sikorsky !

- Moi je dois tourner aux alentours de 800h.

- Oui, mais toi c'est sans moteur. C'est d'autant plus beau

" vu comme ça, j'me sens moins p'tit !"

Dimanche nous déménageons à St Pabu. Les vols s'enchainent. Cette fois ce seront d'abord des jeunes déficients légers du CDSA 22 que nous ferons voler avant l'arrivée des personnes qui ont pris le soin de nous rejoindre pour faire un baptême. 

Fin de journée j'ai l'agréable surprise de retrouver Antoine mon pilote de CAP 10 qui est venu passer le week-end à St Pabu. On partagera un petit vol en formation mais cette fois-çi sous nos chiffons, lui sous son aile solo et moi sous le biplace en compagnie de sa femme dont il m'a confié la responsabilité pour lui faire découvrir le site.

J'ai rencontré ce week-end  plein de bonnes âmes dont je suis content d'avoir partager avec eux des moments que je me plairai à me remémorer. Au passage, Salut Foucault et ses pôtes du CDSA 22.   

Merci à Antoine, qui m' a pris les seules images en biplaces que je possède.