Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de laurentfly

parapentiste Breton, je partage mes vols tout partout

Vol en Quarantaine

Publié le 12 Avril 2020 par laurentfly

Vol en Quarantaine

Voilà, ça fait 28 jours que je suis cloué au sol. 

Allez, il faut avouer qu"au début on ne nous avait pas tout dit: les PV, les attestations, les restrictions, les masques, les hôpitaux débordés, les éditions spéciales en boucles...Et la liste des morts qui s'allonge de jours en jours. C'est pas comme si on nous faisait craindre pour nos proches !

Vous savez quoi ? A force de tourner en rond dans mon 50 m² , d'entendre les polémiques sur ce qu'on aurait dû faire, ce que certains font, ce que certains ne font pas, ce qu'on va faire...mais pas maintenant , c'est pas encore le moment... j'ai eu besoin de m'évader. Comme je ne pouvais pas le faire sous un parapente alors je l'écris. 

Je sais maintenant que le parapente n'est pas là pour m'évader. Loin du sol, loin des cons  ! Ça a du sens mais seulement pour un moment.  Et même si ça correspond à certains, dans une très grande majorité, j'aime bien mes congénères. Parfois je m'évade une heure, parfois plus, mais de toute façon le retour au sol est inéluctable.     

Qu'est ce qu'on peut voir de là haut ?

Souvent les gens qui n'ont pas eu l'occasion de voler nous pose cette question, ou plutôt: " c'est comment quand on vole ?" En fait voler n'a jamais la même vocation et on ne le sait pas vraiment avant d'avoir décollé. . C'est souvent pour un  nouveau voyage, une nouvelle contemplation. Parfois on met un challenge, distance, altitude. Parfois on décide de partager, tandem, vol entre amis. Parfois on décolle aussi pour se vider la tête, après une dure journée ou un autre souci du quotidien.

Alors à cette question, nous avons tous des tonnes de réponses. Sensation de liberté, communion avec les éléments, impression de ne plus être pareil comme un oiseau, une certaine ivresse quand on repose... on est des milliers de libéristes et chacun peut aller de son commentaire et les mots ne manqueront pas. 

Tout ça c'est quand on revient sur terre. Mais si un jour on ne revenait pas atterrir ? comment vivrait-on ça ? 

je pense qu'on s'emmerderait au bout d'un moment. 

Même les oiseaux, un moment ils reviennent poser.

   

Ma quarantaine c'est ça ! Il faut atterrir ! 

C'est beau là haut mais si on ne fait rien de bon, arrivé sur terre, ce vol aura été inutile. A quoi ça sert de raconter toutes ces belles sensations si, une fois au sol on est incapable d'apprécier notre nature, inapte à l'empathie, maladroit pour s'occuper des autres, égoïstes pour un rouleau de PQ, détourner le regard face à un sdf, un handicapé, une personne différente, condamner et juger sans savoir, sans être expert ou même apte à donner son avis. 

Je ne vole pas en ce moment mais ce que je vois n'est pas très beau à mes yeux. Oui, il y a un soutien pour nos personnels soignants et autres personnes qui se démènent pour nous rendre la vie pas trop difficile en ces temps compliqués et ils y arrivent plutôt bien, mais après ? Il y en a encore tellement qui se déchirent par idéologie, par inaptitude à se mettre à la place de l'autre. Il faudra continuer, voire reprendre le flambeau que ces personnes portent si haut et si bien. Ça s'appelle une société ! Sans idéologie, sans baratin ,comme nous l'a dit Coluche.

Continuerons nous à courir comme le faisions avant, comme des hamster en cage ? Continuerons nous à écraser son prochain pour le bien de son entourage ou pour préserver son statut ? L'homme est un loup pour l'homme, mais le loup, lui n'a jamais cherché à détruire son environnement et tant que sa meute se porte bien, il n'ira jamais chasser sur le terrain d'une autre meute.   

 

Quand je revolerai ! 

Oui, dans quelques temps amis libéristes nous remettrons nos harnais ou nous allons nous asseoir de nouveau dans nos sellettes. Je ne sais pas ce que vous ferez les uns ou les autres mais moi, une chose est sûr...

Je regarderai ma terre, notre terre, différemment !  Et les hommes qui y vivent, je voudrais tellement qu'ils la voient comme elle est. Elle est généreuse, elle n'a rien demandée de toutes ces dévastations, tout ces pillages.   

Vivement que je contemple de nouveau notre hôte depuis mon balcon du ciel 

 

Commenter cet article