Plaisir du cross et déboire du retour

St Marc "dé"ménage

Cette fois-çi, bien que la météo nous annonce encore du fort et rapidement en fin de matinée, je roule vers St Marc d'Ouilly. J'arrive à 9h30 sur le parking pensant être le premier. Le premier ? Non, car déjà une auto est garée et elle est immatriculée 22. C'est celle de Sylvain et si elle traîne là,ce matin, c'est que le bonhomme est parti hier pour un cross de 53 Km, avec retour en train Alençon/Caen où l'attendait sa belle famille. Il a fait court puisqu'il était attendu pour un repas, excuser du peu.

Venons en à la journée de dimanche. Elle ne se présente pourtant pas très bien. La balise annonce déjà un 14/27 Km/h à 10h et les feuilles des arbres montrent déjà leur dos. Les prévisions nous annonçaient une progression graduelle vers du fort mais il en sera autrement et tant mieux. Je suis tout seul jusque 11h et bien que rejoins par quelques pilotes, dont Sylvain, personne ne le sent de décoller. Ce n'est pas spécialement fort mais léger travers gauche NNO. Pour St Marc ce n'est pas très recommandé (Sylvain la veille y a décollé avec du NO mais c'est une autre histoire et un autre monde) mais surtout ça défile NO au dessus et ça charge fort vu l'humidité à remonter.

Ce n'est que passé 11h30 que Sylvain, encore lui, décolle nullement impressionné par le travers mais il ne fera pas de miracle et il finira au trou.

Mais le ton de la journée est donnée. Ça tarte dans la pente, ça monte des briques jusqu'à 200/300m puis... plus rien ! Encore une originalité de St Marc que je ne connaissais pas.

Qui a posé le couvercle sur la marmite ?

Ça vole, mal, mais ça vole

La journée s'avance Et des pilotes s'aventurent dans la pente, y compris les biplaces qui suivant les cycles finissent en haut ou en bas. Dans ce lieu chimiquement incorrect certains arrivent à s' extraire, bizarrement toujours les mêmes (Phiphi,Julian, Gaétan... les locaux,quoi !) Sylvain quand à lui tente bien 2 ou 3 fois de sortir mais tout ce qu'il récoltera c'est un énorme vrac à ne pas piquer des hannetons. Frontale,décro asymétrique et shoot twisté en sortie. Moi et les pilotes qui venions de poser au trou nous avons apprécié le spectacle et certains ont mêmes applaudis. Quand je leurs ai expliqué que c'était le chauffeur de la récup' qui venait nous chercher les rires ont décuplés.

Tickets de sortie seulement pour les locaux ?

D'en bas c'est encore plus flagrant. On voit les ailes passer au dessus de la pente dans des bulles généreuses, puis vers 300m elles se font lâchement abandonner et quand une aile arrive à s'extraire c'est invariablement les gars du coin. Du coup dans la navette, à la fois on glorifie le pilotage et la connaissance du site des locaux et on pourri cette aérologie qui sélectionne ses invités, ou peut-être l'inverse. Et pourquoi on n'aurait pas le droit à une part du gâteau, nous aussi ?

Ça passe, par le bord du couvercle, mais ça passe

15h, on est de nouveau au déco.Il n'est pas trop tard, Sylvain en profite pour faire une sieste mais nous gardons un oeil en l'air. Peu avant 16h on semble percevoir une amélioration, les ailes jouent un peu plus hautes et Sylvain redécolle. Dans la danse, des deltas s'y sont mêlés dont Patrick Colin (qui fera 80Km).

Bien que le vent soit encore NNO je commence à y croire et je comprends mieux les cycles. Je décolle en début de cycle, tellement en début de cycle que je ne monte plus vite que je n'avance. Il faut dire que la balise annonce 15/31 Km/h NNO. le temps que Sylvain me rejoigne depuis la ligne HT vers le déco, je suis déjà au dessus de lui. Afraid!

On est sur le bon coup.

Une sortie par le fond

Une fois en l'air ce n'est pas gagné pour s'extraire. Nous sommes 4 à enrouler ce que l'on trouvent car vers 300m nous sommes soumis à la "loi du couvercle". C'est tout pourri, ça rentre aussi vite que ça sort des bulles, quand on croit en enrouler une bonne elle nous échappe. Heureusement nous sommes 4 et on quadrille le terrain. Malgré tout quand je jette un oeil sur le vario qui m'indique 400m au dessus de Cahan (jusqu'à maintenant je ne voulais pas sortir sans avoir 500m mini avant Cahan) je pense mes chances très faible, mais je monte et je ne perd rien.

C'est payant !!! Passé ce flou j'accroche une bulle plus consistante qui me fait passer ce seuil des 400m et je monte rejoindre Sylvain au plaf' à 1300m. Nos 2 accompagnateurs auront du mal à nous rejoindre et je les verrais galérer vers Flers.

Turbulent jusqu'en haut

A peine le temps d'enrouler deux trois tours avec Sylvain que je le vois disparaître en frontière du nuage. Je fais cap au soleil en me disant que je le verrais sortir mais non. Je regarde autour de moi, personne. Tan pis, Je fais cap dans la dérive que je pense NNO /SSE qui d'ailleurs là haut c'est orientée plein NNE/SSO Et si j'avais capté ça un peu plus tôt je ne me serais pas aventuré à l' Est de Athis, secteur que je ne connaissais pas.

Après mon vol est une succession de placement entre bord du nuage au soleil et rupture au sol derrière des village ou des bocages.

Ce qui est assez spécifique à ce vol c'est que très souvent en haute couche c'est relativement bien organisé sauf que là même à 900/1100m je me prenais des tartes comme si des thermiques venaient s' inviter en direct du sol, bien content d'avoir trouvé un nuage sous lequel s'accrocher... avec moi dessous.

Ne jamais penser à la récup'

Alors que j'approche le bois de Domfront-Bagnoles de l'Orne je commence à cogiter deux choses: comment le passer ? Et derrière, suivant où je suis, comment je reviens ? C'est le moment où je décide de faire un bord avant pour estimer ma vitesse. 4/5 Km/h, c'est pas rapide tout ça. Vu que les prévisions nous annoncent un vent forçissant en fin de journée je ne me sens plus de continuer et je lâche l'affaire. Je choisi un beau champ bien accueillant pour poser. Un bon vol c'est aussi un bon posé.

1h15 dans un sens, 3h30 dans l'autre

Effectivement, le retour à été laborieux. d'abord 2h de marche avant de m'arrêter à une maison où je demande si je peux poser mon sac et là je tombe sur un couple qui repart à la sortie de Flers. Un deuxième chauffeur m'amène après St Denis de Méré d'où je repars à pied vers le déco.

Sylvain ? Il pose vers Fougères où Jeanne passe le chercher en revenant de Caen. Je veux une récup' comme Jeanne !