Du monde sur le site
Stéphane a convaincu Sylvain de voler à Clécy et m'a proposé de les accompagner. le temps de me raconter leurs vols Auvergnats on arrive sur la rote des crêtes.Depuis le déco Sud on se fait un brief et on envisage même de décoller ici mais la biroute et les essais de Denis C nous dissuadent. On passe au déco Ouest et c'est plus normal vu qu'un flux de ONO est prévu.
Quand on passent devant le déco, le ton est donné... Il est 11h30, une quinzaine d'ailes sont étalées, de la Zeno, Enzo 3, King, M6, Triton et tout le toutim. Les gunners sont de sortie !
un trio de pilote est déjà sorti et on ne les reverra plus. Pourtant les conditions sont toutes petites. Il va falloir la jouer fine et ça va être la bousculade.
Collé aux cailloux
Je décolle au milieu de la troupe lors d'un petit cycle. Sylvain m'a légèrement devancé. On est une vingtaine de pilotes à vadrouiller de gauche à droite du déco à la recherche du moindre déclenchement, mais rien ne vient. Je survie assez bien jusqu'à la fin du cycle. Quelques pétards mouillés mais rien de bon. En aparté: Bruno H nous a gratifié d'une très belle Asymétrique sous sa Delta 3, félicitations du jury.
Puis, c'est l'hécatombe ! Plus rien ! ça part poser. Je vois Denis et 2 autres pilotes chercher à raccrocher derrière le pain de sucre. Je tente ma chance aussi mais je ne fais que zéroter. Malgré tout il y a des petits pétards et deux ou trois pilotes ont réussis à se mettre en attente au dessus du relief. Par contre pour nous qui sommes dans la pente c'est le vol par élimination Nous ne sommes plus que 2 quand Jean Luc V sous sa XC 5 lâche le morceau. Je pense même à partir poser aussi mais étant tout seul et depuis le temps que je bataille à mi-pente je reste à gratter.
Mon raisonnement est que mon pain noir est mangé, que j'ai toute la pente pour moi, que ce n'est pas le vent qui va me fracasser l'aile et surtout qu'au tout départ j'avais décidé de décoller parce que le ciel s'éclaircissait devant. Donc je me met en attente ! Et ça dure, et ça dure, mais plus que me maintenir j'arrive à remonter mètre après mètre. Les sirènes de l'atterro n'arrivent pas à m'attirer. J'entends presque les commentaires qui me voient déjà enterré.
Quand au bout d'une tonne de virage dans la pente je réussi à survoler le déco sud je sais mon calvaire fini. Maintenant ce que j'attends c'est du renfort pour matérialiser les ascendances. Je me replace devant le déco ouest mais ma remontée n'a convaincu personne et on me laisse à mon triste sort.
Le cycle semble revenir et je pars me positionner devant le déco sud. Et là c'est le bonheur. Tout de suite je sens la bonne ascendance, j'ai un moral d'attaquant, personne pour jouer avec moi, tanpis.
+3 à + 4 m/s sur 500 m
j'enroule serrez, je ne veux pas perdre ce thermique. Il est costaud mais passera-t-il le palier des 500m ? Vu comment il se renforce ça devrai le faire. Effectivement sans souci, il se renforce même. Vers 800m je ne sors pas du +2 m/s puis vers 1000m c'est du + 3 m/s que je ne quitterai pas jusqu'à 1500 avec des vario à + 5 m/s. A cette vitesse là je suis au plaf à 1600 m en 7 minutes. Là je me dis que j'ai bien fais de ne rien lâcher dans la pente. Un petit regard pour les ailes qui jouent maintenant devant le déco et moi... Je taille la route !
de cum' en cum'
Je pars chercher le long de la vallée de l'Orne où un joli cum' s'apprête à traverser. Je me mets dessous et Bim ! re 1600 m ! J'ai devant moi la plaine de Falaise et un cum' qui se forme, Bim ! Ah, non ! pas si bon que ça. Direction plein Est où un cum' plus consistant marque son territoire? Bim ! 1700m ! Deux thermiques et demi et j'aborde Falaise. Et Maintenant ?
coup de frein et demi-tour
je suis bien et je pourrais faire des bornes. J'ai deux options: La carrière puis le haras du pin, ou Plus au Sud par Argentan mais soyons sérieux, j'ai bien dit à Stephane que je ne voulais pas rentrer tard en Bretagne car réveil à 3h30, alors je ne vais pas les embarquer dans une récup' dans le perche. Les 20/30 Km qui vont suivre je les connais et si je dois la jouer challenge c'est le Perche que je dois viser... Pas sérieux. Et le demi-tour ? Ce n'est pas plus sérieux mais ça m'amuse plus. Allez ! Demi-tour, direction Clécy.
Je n'ai pas de Radio, ce qui m'empêchera d'entendre Edouard B m'interpeller complètement surpris de me voir faire cap Ouest to Cléçy City.
Finalement un ciel qui s'étale temporairement aura raison de moi et je pose à mi-route à Pierrepont ça nous fait ne récup' courte, Sylvain et Stéphnae qui font un deuxième vrai vol et ça nous laisse le temps de prendre une bière sr les bords de l'Orne.
Croyez moi, ou pas, je suis très content de ce cross et de cette journée